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PRÉFACE

lant depuis de cette propriété, on n’a pas eu l’attention de les remplacer par autant de noms substantifs. Il seroit à souhaiter qu’un auteur, déja célèbre, et jouissant, à ce titre, d’une certaine autorité, s’exposât à des critiques passagères, pour nous faire, en ce genre, quelques présens bien nécessaires ; mais c’est ce que nous n’avons pas dû faire dans un ouvrage tel que celui-ci. Car n’étant pas maîtres de préparer ces termes nouveaux, en les faisant précéder par des termes déja connus et très analogues qui en pussent faire naître l’idée dans l’esprit du lecteur, ou de les définir sans définition expresse, en les entourant de termes familiers qui les expliquassent, nous serions devenus si obscurs, qu’il eût fallu ensuite traduire notre traduction même dans une langue moins barbare.

Si nous aimions à bigarrer un livre de mots demi-grecs, demi-latins, l’histoire naturelle de Bacon nous eût offert une belle occasion de satisfaire ce goût assez commun ; il n’eût fallu pour cela qu’un Linnée et des doigts vigoureux, pour transcrire ces mots énormes et les mots plus énormes encore qui les accompagnent : nous n’en avons rien fait. Ce n’est pas que nos n’ayons un profond respect pour l’érudition, et même, au besoin, pour les érudits, dont quelques-uns, feuilletés par une main exercée, peuvent tenir lieu d’un assez gros dictionnaire. Mais nous res-