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DU TRADUCTEUR.

gner celui de ses concitoyens, le devoir du philosophe est de travailler à épargner le sang de l’ennemi même ; car enfin le sang de l’ennemi est aussi du sang humain. Tout homme qui s’est mis dans la nécessité d’égorger ses semblables, ou de commander le meurtre, partage toujours un peu le crime qu’il punit ; ainsi il est au moins coupable d’imprudence. S’il est forcé de les détruire, ou de commander leur destruction, c’est qu’il a manqué de génie pour découvrir les moyens d’épargner le sang, ou de zèle pour les conseiller, ou de talent pour les persuader. Par-tout où je vois une grande effusion de sang, je me dis : il y a là un but faux ou de fausses mesures. L’épée peut tout au plus commencer l’affranchissement universel ; mais la raison et la vertu seules peuvent l’achever. «

» Les hommes ne seront vraiment libres que lorsqu’ils aimeront la liberté, sans en être amoureux : ils l’aimeront ainsi, lorsqu’ils sauront aussi bien ce