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DE LA DIGNITÉ ET ACCROIS.

issue, il nous présente une doctrine bien capable d’inspirer de la modération, et de donner des liens à la raison et au jugement de l’homme, lorsqu’il s’abandonne trop à ses goûts et à sa présomption. En effet, il paroît y avoir deux espèces d’harmonies et, pour ainsi dire, de musiques ; savoir : celle de la sagesse divine et celle de la raison humaine. Car, au jugement humain et, en quelque manière, aux oreilles humaines, l’administration de ce monde et les jugemens les plus secrets de la divinité, ont je ne sais quoi de dur et de discordant : genre d’ignorance, qui est avec raison figuré par les oreilles d’âne. Mais ces oreilles, c’est en secret qu’on les porte, et non en public : ce genre de difformité, le vulgaire, ou ne l’apperçoit pas, ou ne le remarque point[1].

Enfin, il n’est pas étonnant qu’on n’attribue à Pan aucunes amours ; si ce

  1. Cette explication est forcée ; car ce que la fable de Pan, d’Apollon et de Midas figure visi-