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DES SCIENCES, L. II. CH. XIII.

nature les embarrasse dans un rêts inextricable, et les lie, pour ainsi dire, avec une chaîne de diamant.

Or, quand on attribue à ce dieu le bonheur d’avoir trouvé Cérès, et cela en chassant ; le refusant aux autres dieux, on nous donne en cela un avertissement très sage et très fondé ; c’est que, s’il s’agit de l’invention de toutes les choses utiles, soit pour les nécessités, soit pour les agrémens de la vie, il ne faut nullement l’attendre des philosophes abstraits (qui sont comme les grands dieux), y employassent-ils les forces de leur esprit ; mais de Pan, c’est-à-dire, de l’expérience unie à une certaine sagacité, et de la connoissance universelle des choses de ce monde, laquelle assez ordinairement rencontre des inventions de cette espèce, par une sorte de hazard et comme en chassant. Les plus utiles inventions sont dues à l’expérience, et sont comme autant de présens que le hazard a faits aux hommes.

Quant à ce combat musical et à son