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DE LA DIGNITÉ ET ACCROIS.

chaque espèce participe de deux autres, et semble en être composée. L’homme, par exemple, tient quelque peu de la brute ; la brute, quelque peu de la plante ; la plante, quelque peu du corps inanimé. Et à proprement parler, tout participe de deux formes, tenant et de l’espèce inférieure et de l’espèce supérieure, dont elle n’est que l’assemblage. Or, la parabole des pieds de chèvre représente fort ingénieusement l’ascension des corps ténues vers les régions de l’atmosphère et du ciel, où ils demeurent ainsi suspendus, et de là sont précipités vers la région inférieure, plutôt qu’ils n’en descendent ; car la chèvre est un animal qui aime à gravir, à se suspendre aux rochers, à s’attacher aux corps pendans sur des précipices. C’est ce que font aussi tous les corps, même ceux qui sont destinés au globe inférieur. Aussi n’est-ce pas sans raison que Gilbert, qui a fait de si laborieuses recherches sur l’aimant, et cela en procédant par la voie expérimentale, a fait naître ce doute ;