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DE LA DIGNITÉ ET ACCROIS.

doués d’une plus grande pénétration, pensent que c’est assez, pour expliquer la variété des composés, de supposer que les principes des choses sont identiques, quant à la substance, et ne diffèrent que par leurs figures, mais par des figures fixes et déterminées, et que tout le reste ne dépend que de leurs situations respectives et de la manière dont ils se combinent ; source d’où est émanée l’hypothèse des atomes qu’adopta Démocrite, après que Leucippe l’eût inventée. Mais d’autres n’admettoient qu’un seul principe, lequel, selon Thalès, étoit l’eau ; selon Anaximène l’air ; et selon Héraclite, le feu ; et néanmoins ce même principe, ils le croyoient unique, quant à l’acte, mais variable en puissance et susceptible de différentes modifications[1], et tel que les semences des choses

  1. Cette différence apparente entre les trois philosophes, n’est au fond qu’une dispute de mots, comme l’a observé Hippocrate (de dictâ, lib. 1.) ; et ce ne sont que trois noms différens donnés à une seule