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DE LA DIGNITÉ ET ACCROIS.

avec inquiétude, et s’étoient pour cela dispersés sur différens chemins, Pan fut le seul qui eut le bonheur de la trouver, étant à la chasse, et de la leur montrer. Il osa aussi disputer à Apollon le prix de la musique, prix que Midas, choisi pour arbitre, lui adjugea ; ce qui valut à ce roi des oreilles d’âne, mais ces oreilles étoient cachées. On ne suppose à Pan aucunes amours ; du moins il en eut peu : ce qui peut paroître assez étonnant dans la troupe des dieux, qui, comme l’on sait, prodiguoit si aisément ses amours. On dit seulement qu’il aima Écho, qui fut aussi regardée comme sa femme ; et une autre nymphe appellée Syrinx, dont Cupidon, pour se venger de ce qu’il avoit osé le défier à la lutte, le rendit amoureux. On prétend qu’autrefois il évoqua la Lune dans de hautes forêts, et qu’il n’eut pas non plus d’enfans ; ce qui n’est pas moins étonnant, vu que les dieux, sur-tout les mâles, étoient merveilleusement prolifiques : si ce n’est qu’on lui donne pour fille une certaine