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DE LA DIGNITÉ ET ACCROIS.

tion ; et qui n’a rien de commun avec les différences des choses. Car on peut écrire en vers une histoire vraie ; et en prose, une fiction. Dans le dernier sens, nous l’avons, dès le commencement, constitué l’un des membres principaux de la doctrine. Et nous l’avons placé près de l’histoire ; vu qu’elle n’en est qu’une imitation agréable. Quant à nous qui, cherchant les véritables veines des choses, ne donnons presque rien à la coutume et aux divisions reçues, nous écartons de notre sujet les satyres, les élégies, les épigrammes, les odes, et autres piéces de ce genre, les renvoyant à la philosophie et aux artifices du discours. Sous le nom de poésie, nous ne traitons que d’une histoire inventée à plaisir.

La distribution la plus vraie de la poésie, et qui dérive le mieux de ses propriétés, outre ces divisions qui lui sont communes avec l’histoire, (car il y a des chroniques feintes, des vies feintes, des relations feintes) est celle qui la