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DES SCIENCES, L. II. CH. XII.

ses connoissances, qu’à nourrir son éloquence. Mais, s’agit-il d’acquérir une certaine prudence dans les affaires, on tirera de plus grands services des lettres écrites par des hommes de marque sur des sujets sérieux. Car, parmi les paroles humaines, il n’est rien de plus sain et de plus instructif que les lettres de ce genre ; elles ont plus de naturel que les discours publics, et plus de maturité que les entretiens subits. Que s’il s’agit d’une correspondance suivie selon l’ordre des temps ; condition qui se trouve dans les lettres des lieutenans généraux, gouverneurs de provinces, et autres hommes d’état, aux rois, aux sénats ou autres supérieurs ; et réciproquement des supérieurs aux subalternes ; c’est, sans contredit, pour l’histoire un mobilier des plus précieux. Et l’utilité des apophthegmes ne se réduit pas au seul plaisir et à la simple utilité qu’ils peuvent procurer pour le moment ; ils sont aussi susceptibles d’une infinité d’application à la vie active et aux usa-