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DES SCIENCES, L. II. CH. X.

multipliées. Nul doute que les anciens n’eussent connoissance des zônes et des antipodes, dans ce même lieu où Phébus commençant sa course, de son souffle enflammé ranime ses chevaux hors d’haleine. C’est encore là que l’étoile du soir puise sa rouge et tardive lumière.

Néanmoins c’étoit plutôt par des démonstrations que par des voyages. Mais que le plus frêle vaisseau ait pu faire le tour entier du globe terrestre par une route plus oblique et plus tortueuse encore que celle que suivent les corps célestes, c’est une prérogative qui étoit réservée à notre siècle. Ensorte que cet âge du monde peut prendre pour sa devise non-seulement ces mots, plus ultrà (plus avant), où les anciens prenoient celle-ci, non ultrà (pas plus avant) ou, cette autre, imitabile fulmen (l’imitable foudre) ; ou ils prenoient cette dernière non imitabile fulmen (l’inimitable foudre) ; de même que nimbos et non imitabile fulmen; mais cette autre encore qui passe toute admiration, imitabile cœ-