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choses louables. Mais une telle manière de penser, ne forme point à nos yeux un préjugé contre ce jugement de Salomon : la mémoire des justes est accompagnée d’éloges, mais le nom des impies tombera en pourriture comme leurs corps. L’un fleurit perpétuellement ; l’autre, ou tombe aussi-tôt dans l’oubli, ou exhale, en se dissolvant, une odeur infecte. C’est pourquoi, par ce style, et par cette formule dont on use avec tant de raison en parlant des morts : d’heureuse mémoire, de précieuse mémoire, de bonne mémoire, nous semblons reconnoître ce que Cicéron a avancé, l’ayant emprunté de Démosthènes, que la seule fortune des morts est la bonne réputation ; genre de possession (je ne puis m’empêcher de l’observer) qui, de notre temps, est le plus souvent fort mal cultivé et que la négligence des hommes a laissé en jachère. Quant aux relations, il seroit tout-à-fait à souhaiter qu’on s’en occupât beaucoup plus qu’on ne le fait ordinairement ; car il n’est point d’action