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peu qu’elles soient écrites avec exactitude et avec jugement (car il n’est pas question ici des éloges et autres futiles histoires de cette espèce), comme elles se proposent pour sujet un certain individu ; et que, pour en donner une juste idée, elles sont obligées de mêler et de combiner ensemble ses actions, tant légères que graves, tant petites que grandes, tant privées que publiques, elles présentent sans contredit des narrations plus vives et plus fidelles des choses, et dont on peut, avec plus de sûreté et de succès, tirer des exemples et des modèles. Mais quant aux relations particulières, telles que la guerre du Péloponèse, l’expédition de Cyrus, la conjuration de Catilina, et autres semblables, on a droit d’y exiger plus d’impartialité, de candeur et de sincérité, que dans les histoires complettes des temps ; car lorsqu’il s’agit des premières, on peut, dans le nombre, choisir un sujet commode, limité, et de telle nature qu’on puisse se procurer tous les documens et toute la