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connoître les grandes, que les grandes ne servent à connoître les petites. Aussi voyons-nous qu’Aristote a observé que la meilleure méthode, pour découvrir la nature de chaque chose, est de la considérer dans ses portions les plus petites[1] ; c’est pourquoi, quand il veut découvrir la nature de la république, il la cherche dans la famille et dans les plus petites combinaisons de la société ; savoir, dans celle du mari et de la femme, des parens et des enfans, du maître et de l’esclave ; toutes combinaisons qu’on rencontre dans la première cabane. C’est précisément ainsi, que, pour découvrir la nature de cette grande cité de l’univers et sa souveraine éco-

  1. Les petites choses servent à connoître les grandes : d’abord, parce que les grandes sont composées de petites ; la connaissance des parties menant à la connoissance du tout ; puis parce que les petites choses sont plus faciles à observer, et plus à notre portée, attendu que nous-mêmes nous sommes petits.