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puis celui d’une belle cavale ; enfin celui d’une belle marmite de potier, d’une marmite parfaitement bien faite ; Hippias, choqué de ce dernier exemple, lui dit : je m’indignerois, si les loix de l’urbanité ne m’obligeoient à quelque complaisance, de disputer avec un homme qui va ramasser des exemples si vils et si bas. Je le crois bien, lui répartit Socrate : cela te sied à toi qui portes de si beaux souliers et des vêtemens si magnifiques, et il continua sur ce ton d’ironie. Mais on peut être assuré que les grands exemples ne donnent pas une aussi parfaite et aussi sûre information que les petits. C’est ce qui est assez ingénieusement indiqué par cette fable si connue d’un philosophe qui, levant les yeux pour regarder les étoiles, tomba dans l’eau ; car s’il eût baissé les yeux, il eût pu aussi-tôt voir les étoiles dans cette eau ; au lieu qu’en les levant vers les cieux, il ne put voir l’eau dans les étoiles. C’est ainsi qu’assez souvent les choses petites et basses servent plutôt à