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fices, de fascinations, d’enchantemens, de songes, de divinations et autres choses semblables, quand d’ailleurs le fait est bien constaté. Car on ne sait pas encore en quoi, et jusqu’à quel point les effets qu’on attribue à la superstition, participent des causes naturelles[1] Ainsi, quoique nous regardions comme très condamnable tout usage et toute pratique des arts de cette espèce ; néanmoins de la simple contemplation et con-

  1. Tout effet, même très naturel, que nous voyons pour la première fois, et qui dépend d’une loi inconnue, doit nous étonner autant que le feroit ce que les dévots appellent un miracle, si un tel événement étoit possible. Or, nous ne connaissons qu’un très petit nombre de loix naturelles ; nous ne connoissons point du tout la nature du principe moteur de l’univers, ni de celui de notre propre corps : il est donc beaucoup de phénomènes qui sont encore pour nous des miracles, et nous sommes rarement fondés à employer cette expression si peu philosophique, cela est impossible, car nous ne connoissons pas tout ce qui est possible ; telle opinion qui, comparée à celles dont nous