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viendrai pas qu’on ne trouve assez et trop de livres tout remplis d’expériences fabuleuses, de prétendus secrets, de frivoles impostures, et qui n’ont d’autre but que ce plaisir que donne la rareté et la nouveauté. Mais parlons-nous d’une narration grave et sévère, des hétéroclites ou des merveilles de la nature soigneusement examinées, et décrites avec exactitude ; c’est, dis-je, ce que je ne trouve nulle part ; sur-tout une histoire où l’on ait soin de rejeter, comme on le doit, et de proscrire, pour ainsi dire, publiquement les contes et les fables qui se sont accrédités. À la manière dont les choses vont aujourd’hui, pour peu que des mensonges sur les choses naturelles aient pris pied et soient en honneur, soit que tel puisse être sur les esprits le pouvoir de la vénération pour l’antiquité, soit qu’on ne veuille que s’épargner la peine de les soumettre de nouveau à l’examen, soit enfin qu’on les regarde comme de merveilleux ornemens pour le discours, à cause des similitudes et