Car, ou la nature est libre et se développe dans son cours ordinaire, comme dans les cieux, dans les animaux, dans les plantes, et dans tout ce que la nature présente à nos yeux ; ou elle est, par la mauvaise disposition et par l’opiniâtre résistance de la matière rebelle, chassée de son état, comme dans les monstres ; ou enfin, par l’art et l’industrie humaine, elle est resserrée, figurée, et en quelque manière rajeunie, comme dans les ouvrages artificiels. Soit donc l’histoire naturelle divisée en histoire des générations, des praeter-générations et des arts. Cette dernière, nous l’appellons ordinairement histoire méchanique et expérimentale. La première de ces histoires a pour objet la liberté de la nature ; la seconde, ses écarts ; la troisième, ses liens. C’est sans regret que nous constituons l’histoire des arts une espèce de l’histoire naturelle ; car il est une opinion qui s’est invétérée ; on s’imagine voir une grande différence entre la nature et l’art, entre les choses naturelles et les choses
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DE LA DIGNITÉ ET ACCROIS.