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PRÉFACE

jet des sciences, et se soient presque toujours écartés de la vraie route, ils n’ont pas laissé, en y revenant de temps à autres, de saisir des vérités utiles, qui peuvent conduire à ce but qu’ils n’avoient pas su voir, ou qu’ils perdoient si souvent de vue. Car c’est presque toujours en poursuivant des chimères, qu’on rencontre des réalités, et en cherchant une infinité de choses inutiles, qu’on n’a pas trouvées, on a trouvé bien des choses utiles qu’on ne cherchoit pas. «

» Je tenterai aussi d’expliquer quelques-unes des anciennes mythologies, sur-tout celle des Grecs, qui ne me paroît être qu’un composé d’allégories, les unes formant un corps, les autres, tout-à-fait incohérentes, et toutes servant de voiles à différens systêmes de physique ou de morale. Ces allégories furent embellies par les poëtes, puis les prêtres s’en emparèrent ; ils en firent des êtres, ou des dogmes ; et le peuple, au lieu d’user de la vérité cachée sous l’emblême, adora l’emblême, ou abusa de la