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par ces mots : celui qui montre poliment le chemin à un homme qui s’égare. Je prévois aussi que le soin que je prends de rapporter, dans cette espèce de registre, bien des choses omises et à suppléer, encourra plus d’une censure. On dira des unes, qu’elles sont exécutées, il y a long-temps, et qu’elles existent déjà ; des autres, que cela sent son homme trop curieux, et promet peu de fruits ; des autres enfin, qu’elles sont difficiles, impossibles même, et passent la portée de l’homme. Or, quant aux deux premières critiques, les choses mêmes plaideront leur propre cause ; et quant à la dernière, voici ce que je pense sur ce sujet. Je regarde comme possible, comme faisable, tout ce qui peut être exécuté par certains hommes, sans pouvoir l’être par toutes sortes de gens ; par plusieurs individus réunis, sans pouvoir l’être par un homme isolé ; par la succession des siècles, sans être possible à un seul siècle ; enfin, par les soins et les dépenses publiques, sans être à la portée des moyens