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c’est une forte raison de plus pour les soumettre de nouveau à l’examen. Je choisirai un ou deux exemples en ce genre, les tirant de ce qu’il y a de plus connu et de plus familier. Il est passé en usage parmi nous, quoique fort mal-à-propos, ce me semble, que ceux qui étudient les lettres, s’adonnent beaucoup trop tôt à la logique et à la réthorique ; arts qui certainement conviennent plutôt à des sujets plus avancés en âge qu’à des enfans et à des apprentifs. En effet, ces deux arts sont des plus importans, attendu que ce sont, en quelque manière, les arts des arts ; l’un ayant pour objet le jugement, et l’autre, l’ornement. De plus, ils renferment les règles à suivre pour disposer ou embellir les choses et les sujets qu’on traite. Ainsi vouloir que des esprits ignorans et tout neufs (qui ne sont point encore munis de ce que Cicéron appelle la pépinière, ou le mobilier, c’est-à-dire, la matière ou l’abondance des choses ; vouloir, dis-je, qu’ils commencent par ces arts-là, (comme si