Il paroît convenable, quoiqu’il en arrive
quelquefois autrement, roi plein de
bonté, que ceux qui, ayant une nombreuse
lignée, y voient, pour ainsi dire,
de loin leur immortalité, prennent, plus
que tous les autres mortels, intérêt à l’état
où pourront être les choses dans les
temps qui doivent suivre celui où ils vivent ;
temps auxquels ils comprennent
assez que ces gages, si chers à leur cœur,
seront tôt ou tard comme transmis. La
reine Élizabeth, vu le célibat où elle a
vécu, a été plutôt étrangère en ce monde,
qu’elle n’en a été un habitant ; elle a
toutefois illustré son siècle, et, à plus
d’un titre, bien mérité de ses contemporains.
Mais, à Votre Majesté, à qui
la bonté divine a accordé de si nombreux
enfans, dignes sans contredit de la perpétuer,
et à qui l’âge, encore dans toute
sa force, et un lit fécond en promettent