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une chose fragile, et aujourd’hui mourir une chose fragile et aujourd’hui, mourir une chose mortelle[1]. C’est donc avec beaucoup de sagesse que Virgile accouple la connaissance des causes avec la supériorité à toute espèce de crainte, comme marchant toujours ensemble.

Heureux qui a pu connoître les causes de tout ! Heureux qui a su mettre sous ses pieds les vaines terreurs, et le destin inexorable et le fracas de l’avare Achéron !

Il seroit trop long de parcourir en détail tous les remèdes que la science fournit pour les diverses maladies de l’ame ; tantôt évacuant les mauvaises humeurs, tantôt résolvant les obstructions ; quelquefois aidant la concoction, d’autres fois excitant l’appétit ; souvent encore guérissant les plaies et les ulcères, et produisant mille effets semblables. Je finirai

  1. Cette réflexion très philosophique ne ressuscitoit pas l’enfant, et ne raccommodoit pas la cruche. Il nous semble qu’il eût mieux valu tâcher de consoler la première de ces femmes, et donner une cruche à la seconde.