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suivoient son armée, et qui étoient pour lui, dans tous ses voyages et toutes ses expéditions, comme autant de compagnons inséparables. Nous avons assez d’exemples du prix qu’il attachoit aux lettres. Tel est le sentiment par lequel il jugeoit Achille, digne d’envie, et bien heureux d’avoir eu pour chanter ses exploits et composer son éloge, un poëte tel qu’Homère. Tel est aussi le jugement qu’il porta sur ce coffre si précieux de Darius, et qu’on avoit trouvé parmi ses dépouilles. Une dispute s’étoit élevée à ce sujet, pour savoir ce qui méritoit le mieux d’être renfermé dans ce coffre ; et les sentimens étant partagés, il donna la préférence aux ouvrages d’Homère. Telle est encore cette lettre qu’il écrivit à Aristote, après que ce philosophe eut publié ses livres de physique ; lettres où il lui reproche d’avoir révélé les mystères de la philosophie, et où il ajoute qu’il aime mieux s’élever au-dessus des autres hommes par la science et les lumières, que par l’empire et la puissance. Il est en-