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de tous les mortels, et qui avoit pour toute espèce de nouveautés et de secrets, une soif que rien ne pouvoit éteindre. Antonin, homme subtil et presque scholastique, à qui ce tour d’esprit valut le sobriquet de coupeur de grain de millet. De ces deux frères qui furent mis au rang des dieux, Lucius-Commode fut versé dans un genre de littérature plus délicat. Marcus aussi fut un vrai philosophe, et en eut même le surnom. Or, ces empereurs furent autant de princes, non moins bons que savans. Nerva, empereur plein de clémence, et qui, si nous lui refusons tout autre mérite, eut du moins celui d’avoir donné Trajan à l’univers ; Trajan, de tous les hommes qui commandèrent, le plus florissant dans les arts de la guerre et de la paix. Ce fut ce même prince qui recula le plus loin les bornes de l’empire ; et ce fut encore lui qui relâcha modestement les rênes de l’autorité. Il fut aussi grand amateur d’architecture ; on lui doit de magnifiques monumens ; et cela au point