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vation au rang des Dieux, fut le plus grand honneur que l’homme pût rendre à l’homme ; sur-tout quand cet honneur n’étoit pas simplement déféré en vertu d’un décret, ou d’un édit émané de quelque autorité (comme il étoit d’usage pour les Césars chez les Romains) ; mais qu’il étoit l’effet spontané de l’opinion des hommes et de l’intime persuasion. Et cet honneur si élevé avoit au-dessous de lui un certain degré qui en approchoit, une sorte de tenue moyen ; car au-dessus des honneurs humains, l’on comptoit les honneurs héroïques et les honneurs divins. Or, tel étoit l’ordre qu’observoient les anciens dans cette distribution. Les fondateurs de républiques, les législateurs, ceux qui avoient tué les tyrans, les pères de la patrie, et tous ceux qui, dans l’état civil et politique, avoient bien mérité de leurs concitoyens, ceux-là étoient décorés du titre de héros, de demi-dieux tels furent Thésée, Minos, Romulus, et autres semblables. D’un autre côté, les inventeurs et au-