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magnificence des ouvrages de Dieu ; de même encore, en nous attachant uniquement à leur apparence extérieure et les considérant comme elles se présentent à nos sens, nous ferions la même injure à la majesté divine, qu’un homme qui voudroit juger de l’opulence et des ressources d’un lapidaire distingué, d’après le peu de bijoux qu’il expose dans sa montre.

L’autre est que la philosophie fournit un remède et un antidote singulièrement efficace contre les erreurs et l’infidélité. Car le Sauveur même nous parle ainsi : vous errez, ignorant les écritures et la puissance d’un Dieu. Paroles par lesquelles il nous invite à feuilleter deux livres, pour ne pas tomber dans l’erreur. L’un est le volume des écritures, qui révèle la volonté de Dieu ; et l’autre, le volume des créatures, qui manifeste sa puissance : deux livres dont le dernier est la clef du premier ; clef, dont l’avantage n’est pas seulement d’ouvrir l’entendement, en le rendant capable de saisir le véritable esprit des écritures, d’après les règles géné-