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ployée pour écrire le nouveau testament.

De même ne voyons-nous pas que grand nombre d’anciens évêques et pères de l’église étoient éminemment versés dans toute l’érudition des Païens. Aussi cet édit de Julien, qui défendoit aux Chrétiens d’envoyer leurs enfans aux écoles et aux gymnases, fut-il regardé comme la plus perfide mesure qu’il pût prendre pour ruiner la foi chrétienne, et jugée plus funeste que les plus cruelles persécutions des empereurs précédens. Et il ne faut pas croire que cette émulation et cette jalousie de Grégoire Ier. évêque de Rome (personnage d’ailleurs au-dessus du commun), qui prenoit à tâche d’effacer entièrement la mémoire des auteurs païens et des antiquités profanes ; que cette jalousie, dis-je, ait été prise en bonne part, même par les personnes pieuses. Je dirai plus : l’église chrétienne n’est-elle pas la seule qui, au milieu des inondations des Barbares qui accouroient des rivages septentrionaux, ou des Sarrasins partis des côtes