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naturelle qui a pour objet les créatures, mais la science morale qui a pour objet le bien et le mal, et qui se fonde sur cette supposition, que les commandemens et les défenses de Dieu ne sont pas les seuls principes du bien et du mal ; mais que la moralité des actions a une autre origine, dont l’homme rechercha la connoissance avec une ambitieuse curiosité, afin de se révolter contre Dieu, et de s’appuyer entièrement sur lui-même et sur sa propre volonté.

Venons aux événemens qui ont suivi la chûte de l’homme. Nous voyons (et cela d’autant plus que les saintes écritures renferment une infinité de mystères, sauf toutefois la vérité historique et littérale) ; nous voyons, dis-je, l’image des deux genres de vie différens ; savoir : de la vie contemplative et de la vie active, tracées dans les personnes de Caïn et d’Abel, et dans leurs premières occupations ; dans ces deux personnages, dis-je, dont l’un, qui étoit pasteur, doit être, à cause du loisir, du repos et de l’aspect