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est le chemin le plus droit et le meilleur, et marchez-y. Car telle doit être la mesure de notre respect pour l’antiquité. Il est bon de s’y arrêter un peu et d’y faire quelque séjour : mais ensuite il faut regarder de tous côtés autour de soi pour trouver le meilleur chemin ; et cette route une fois bien reconnue, il ne faut pas s’amuser en chemin mais avancer à grands pas. Mais, à dire la vérité, l’antiquité des temps est la jeunesse du monde ; et, à proprement parler, c’est notre temps qui est l’antiquité[1], le monde ayant déjà vieilli ; et non pas celui auquel on donne ordinairement ce nom, en suivant l’ordre rétrograde et en comptant depuis notre siècle.

  1. Oui, si notre temps a pu et voulu profiter de toute l’expérience des siècles précédens ; mais, s’il est vrai que la plupart des découvertes des anciens aient été perdues, et que nous n’ayons pas su profiter de la plupart de celles qui ont été conservées, le monde est aujourd’hui autant et plus jeune qu’il le fut autrefois.