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homme qui apprend, doit se résoudre à croire, ne nous déplaise nullement, il est bon pourtant d’y joindre cette autre règle : que tout homme déjà suffisamment instruit, doit user de son propre jugement. Car ce que les disciples doivent à leurs maîtres, c’est seulement une sorte de foi provisoire, une simple suspension de jugement, jusqu’à ce qu’ils se soient bien pénétrés de l’art qu’ils apprennent, et non un entier renoncement à leur liberté, et une perpétuelle servitude d’esprit. Ainsi, pour terminer ce que nous avions à dire sur cette partie, nous nous contenterons d’ajouter ce qui suit : Rendons aux grands maîtres l’hommage qui leur est dû ; mais sans déroger à ce qui est dû aussi à l’auteur des auteurs, au père de toute vérité, au temps.

Nous avons désormais fait connoître les deux espèces de vices ou de maladies auxquelles la science est sujette. Il en est encore d’autres qui sont moins des maladies décidées, que des humeurs