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la pratique de ces arts, ne sont qu’un amas d’erreurs et de futilités ; et la tradition même de ces arts manque d’une certaine candeur, se retranchant dans son jargon et son obscurité. Cependant le moins que nous devions à la chymie, c’est de la comparer à ce vieux cultivateur dont parle Ésope, et qui, près de mourir, dit à ses fils qu’il leur avoit laissé dans sa vigne une grande quantité d’or, mais qu’il ne se rappelloit pas bien l’endroit où il l’avoit enfoui. Et voilà ses enfans retournant partout la terre dans cette vigne, ils n’y trouvèrent point d’or à la vérité ; mais, en récompense, comme ils avoient remué la terre autour des racines des ceps, ils eurent l’année suivante une vendange très abondante. Tout en travaillant à faire de l’or, ils ont allumé un flambeau, à la lumière duquel on a fait un assez grand nombre de découvertes et d’expériences utiles, soit comme éclairant l’étude de la nature, soit comme applicables aux usages de la vie.