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comme dans une vaine spéculation, ou dans une frivole controverse, ce dont on voit bien des exemples dans la théologie et la philosophie ; ou dans la méthode et la manière de traiter ces sciences : voici à quoi se réduisent cette méthode chez les Scholastiques. Sur chaque sujet proposé, on formoit des objections : puis venoient les solutions de ces difficultés ; solutions qui pour la plupart n’étoient que de simples distinctions ; quoique la force de toute science, comme celle du faisceau de ce vieillard de l’apologue, réside, non dans les verges dont il est composé, prises une à une ; mais dans leur assemblage et dans le lien qui les tient unies. En effet, la considération du tout ensemble d’une science, toute composée de parties mutuellement dépendantes les unes des autres et qui se soutiennent réciproquement, est et doit être la méthode la plus sûre et la plus facile pour réfuter toutes les petites objections. Que si au contraire vous tirez tous les axiômes un à un, comme ce vieillard séparoit