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qualifions de vaines, ce sont celles qui sont ou fausses ou frivoles ; c’est-à-dire où manque soit la vérité soit l’utilité. Et en fait de personnes, nous traitons de vaines et de légères, celles qui ajoutent foi trop aisément au faux, ou qui s’attachent avec trop de curiosité à des choses de peu d’utilité. Et, cette curiosité a pour objet, ou les choses mêmes ou les mots ; c’est-à-dire, qu’elle a lieu, ou lorsqu’on donne trop d’attention à des choses inutiles, ou lorsqu’on s’attache trop aux délicatesses du langage. En quoi ce ne sera pas moins se conformer à la droite raison qu’à l’expérience bien constatée, que de distinguer trois vices ou mauvaises constitutions de doctrines ; savoir : la doctrine phantastique, la doctrine litigieuse, enfin la doctrine fardée et sans nerfs ; ou de choisir cette autre division : vaines imaginations, vaines altercations, vaines affectations. Nous commencerons par la dernière.

Ce genre d’excès ou de vice qui consiste en un certain luxe de style, et qui