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Quant à ce que l’on dit de la bassesse des occupations que l’on abandonne aux Lettrés, cela nous fait penser à l’usage où l’on est de leur confier l’éducation des enfans et des adolescens ; âge exposé à un mépris qui retombe sur les maîtres eux-mêmes : mais l’on sentira aisément combien ce reproche est injuste, pour peu qu’examinant la chose, non d’après l’opinion vulgaire, mais d’après la direction d’un jugement sain, l’on considère que tous se hâtent d’imbiber un vase neuf plutôt qu’un vieux, et choisissent avec plus de soin la terre qu’ils mettent autour d’une plante encore tendre, que celle qu’ils approchent d’une plante adulte ; par où l’on voit que ce sont les commencemens des corps et de toutes choses qui sont le principal objet de notre sollicitude. Daignez prêter l’oreille aux rabbins, lorsqu’ils vous disent : vos jeunes gens auront des visions, et vos vieillards, des songes. De ce texte ils concluent que la jeunesse est l’âge qui mérite le plus notre attention et nos