agrémens de la vie civile. Mais, laissant de côté ces éloges captieux, attachons-nous à un autre fait bien digne de remarque : il s’agit de cette vénération et de cette espèce de consécration où la pauvreté fut chez les Romains durant tant de siècles ; chez les Romains dont la république ne se gouvernoit point par des paradoxes. Car c’est ainsi qu’en parle Tite-Live dans son préambule : si l’amour de mon sujet ne me séduit, je peux dire qu’il n’y eut jamais république plus grande plus sainte et plus riche en bons exemples ; qu’il n’y en eut point où le luxe et la cupidité vinrent si tard s’établir, où l’on rendit de si grands honneurs et durant tant d’années, à la pauvreté et à l’économie. Il y a plus : dans ces temps ou Rome avoit déjà dégénéré, et à l’époque où César témoignoit que son dessein étoit de relever la république, le sentiment d’un de ses amis fut que rien ne mèneroit plus promptement à ce but, que d’ôter tout crédit et tout honneur aux riches-
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