lidations de Cicéron, qu’il a lui-même tracées au vif de sa propre main dans ses lettres à Atticus, et vous tâcherez de vous préserver tout-à-fait de l’inconstance et des fréquens changemens de résolution. Jetez les yeux sur les fautes de Phocion, et vous aurez en horreur l’excessive opiniâtreté. Si vous lisez la fable d’Ixion, vous bannirez de votre cœur les espérances excessives, vous efforçant de dissiper toutes ces vapeurs tous ces nuages. Enfin, si l’on envisage Caton d’Utique, l’on se gardera bien d’émigrer, pour ainsi dire, aux antipodes de son pays, et de marcher en sens, contraire de son siècle.
Quant à ceux qui pensent que les lettres amollissent l’ame, par la douceur du repos et de la retraite, ils nous étonneront fort s’ils parviennent à nous faire voir que ces talens qui accoutument l’esprit à une perpétuelle agitation, sont les patrons de l’indolence ; on seroit au contraire fondé à soutenir que, de toutes les espèces d’hommes, il n’en est point