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celle-là précède de quelque peu ? De même, dans les républiques, la gloire militaire et la gloire littéraire, dont la première répond au corps, et la dernière à l’ame, sont contemporaines, ou se suivent de fort près.

Au reste, que l’érudition soit plutôt un obstacle qu’un secours en politique, c’est ce qui n’est rien moins que probable. Car nous convenons tous que c’est une sorte de témérité de confier le soin de son corps et de sa santé à ces médecins empyriques, qui vont sans cesse vantant un petit nombre de remèdes qui, selon eux, sont autant de panacées, et auxquels ils se fient tellement, qu’il n’est rien que, dans cette confiance, ils n’osent tenter ; quoiqu’ils ne connoissent ni les causes des maladies, ni le tempérament du malade, ni les dangers qu’annoncent les symptômes, ni la vraie méthode curative. Nous voyons tomber dans la même méprise ceux qui, pour la défense de leurs causes et la conduite de leurs procès, se reposent sur certains Lé-