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élevé de la chaîne naturelle est attaché au pied du trône de Jupiter.

En un mot, qu’on n’aille pas, affectant une sobriété et une modération qui seroit déplacée, s’imaginer qu’on peut faire de trop grands progrès dans les livres, soit des Écritures, soit des créatures, par la théologie ou la philosophie. Mais qu’au contraire les hommes s’éveillent et s’élancent courageusement dans les deux routes, sans crainte d’y faire trop de chemin ; prenant garde seulement de ne pas faire usage de la science pour satisfaire leur orgueil, mais dans un esprit de charité ; non pour faire un vain étalage, mais pour en tirer une véritable utilité. Qu’enfin distinguant avec soin ces deux doctrines, la théologie et la philosophie, ils prennent garde de mêler et de confondre imprudemment leurs eaux.

Passons maintenant aux reproches que les Politiques font aux lettres. Les arts, disent-ils, énervent les ames, et les rendent inhabiles aux travaux glorieux de