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1.o Ne plaçons pas tellement notre félicité dans la science, que l’oubli de notre mortalité se glisse dans notre ame.

2.o Ne faisons pas un tel usage de la science, qu’elle ne produise pour nous que de l’inquiétude, au lieu de cette tranquillité d’ame qu’elle doit produire.

3.o N’espérons pas de pouvoir, par la seule contemplation de la nature, atteindre à la parfaite intelligence des mystères divins.

Quant au premier point, Salomon s’explique très clairement dans un autre passage du même livre, lorsqu’il dit : j’ai assez compris que la sagesse est aussi éloignée de la folie, que la lumière l’est des ténèbres : le sage a des yeux à la tête ; l’insensé va errant dans les ténèbres ; mais en même temps j’ai appris que la nécessité de mourir est commune à tous deux. Quant au second point, il est certain qu’aucune anxiété, aucun trouble d’esprit ne résulte naturellement de la science, si ce n’est accidentellement ; car toute science et toute admira-