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qu’il dit ailleurs : quand je parlerois toutes les langues des anges et des hommes, si je n’ai la charité, je ne suis plus qu’un airain sonnant, qu’une cymbale retentissante. Non que ce soit quelque chose de si grand de parler les langues des anges et des hommes ; mais parce que, si tous ces talens sont séparés de la charité, et ne sont pas dirigés vers le bien commun du genre humain, ils produiront plutôt une vaine gloire, que des fruits solides. Quant à ce qui regarde la censure de Salomon, relativement à l’excès dans la lecture ou la composition des livres ; le tourment d’esprit qui résulte de la science, et cet avertissement de St. Paul, de ne nous pas laisser abuser par une vaine philosophie ; si on prend ces passages dans leur véritable sens, ils marquent très distinctement les vraies limites où la science humaine doit être circonscrite, de manière cependant qu’il lui est libre d’embrasser la totalité de la nature des choses, sans que rien la restreigne ; car ces limites sont au nombre de trois :