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tôt que, moyennant sa faveur et sa bonté, nous serons en état d’écrire l’Apocalypse et la véritable vision des vestiges et des caractères que l’auteur des choses a imprimés dans ses créatures.

Daigne donc, ô père de toute sagesse, qui donnas à la créature les prémices de la lumière visible, et qui, mettant la dernière main à tes œuvres, fis briller sur la face humaine la lumière intellectuelle, daigne favoriser et diriger cet ouvrage qui, étant parti de ta bonté, doit retourner à ta propre gloire ! Toi, lorsque tu tournas tes regards vers l’œuvre que tes mains avoient opérée, tu vis que tout étoit bon ; mais l’homme, lorsqu’il se tourne vers l’œuvre de ses mains, voit que tout n’est que vanité et tourment d’esprit, et ne trouve aucun repos. Si donc nous arrosons de nos sueurs l’œuvre de ta main, tu daigneras nous rendre participans de ta vision et de ton sabbat. Daigne fixer dans nos cœurs ces sentimens si dignes de toi, et dispenser à la