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quelque manière, les nécessités et les misères humaines ! Telle est donc la seconde partie de cet ouvrage.

Or, notre dessein n’est pas seulement de montrer et de tracer la route, mais encore d’y entrer nous-mêmes : ainsi la troisième partie de notre ouvrage embrasse les phénomènes de l’univers, c’est-à-dire les expériences de toute espèce ; une histoire naturelle, en un mot, qui soit de nature à pouvoir servir de base à la philosophie. Car eût-on trouvé une méthode de démonstration, une manière d’interpréter la nature, assez parfaite pour garantir l’esprit humain de toute erreur, de toute chûte, elle n’en seroit pas plus suffisante pour lui fournir la matière première de la science ; mais quant à ceux dont le dessein n’est pas de conjecturer, de faire les devins, mais d’inventer, de savoir, qui ne se contentent pas de rêver des mondes imaginaires, espèces de singes du grand, mais dont le dessein est de pénétrer dans la vraie nature de ce monde que voilà, et