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capables, afin de pouvoir remédier aux déficits par des substitutions, et aux variations par des rectifications. Et ces remèdes, ce n’est pas des instrumens que nous les tirons, mais des expériences ; car la subtilité des expériences est infiniment plus grande que celle du sens, fût-il même aidé des instrumens les plus parfaits. Nous parlons d’expériences qui aient été imaginées avec sagacité, et appropriées, d’après les règles de l’art, au but que nous nous proposons ici. Ainsi nous ne donnons pas beaucoup à la perception immédiate et propre des sens ; mais nous amenons la chose à tel point, que le sens ne juge que de l’expérience, et que c’est l’expérience qui juge de la chose même. Ainsi, ces sens dont nous parlons, et dont il faut tout tirer dans l’étude de la nature (à moins qu’on ne veuille extravaguer), nous croyons nous être portés, à leur égard, pour de religieux ministres, et pour interprètes de leurs oracles avec quelque sorte d’habileté : ensorte que cet hommage, cette