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PRÉFACE

» Les faits de la première espèce une fois rassemblés, je n’en dédaignerai aucun, pour peu qu’il soit instructif ; car les principes les plus solides sont ceux qui ont pour base les faits les plus communs : c’est quelquefois du fait, en apparence, le plus vil, que jaillit la plus vive lumière ; et de même que le soleil, lorsque ses rayons pénètrent dans des lieux infects, ne contracte aucune souillure, l’œil du philosophe, lorsqu’il s’abaisse à observer des objets rebutans qui l’instruisent, n’en est point souillé. Enfin, loin de me laisser séduire comme Atalante par l’amour du gain, et de m’exposer, en m’arrêtant pour ramasser la pomme d’or, à perdre le prix de la course, l’œil toujours fixé sur le but, je m’attacherai moins aux expériences fructueuses, qu’à ces faits lumineux, qui pourront éclairer ma marche dans la recherche des causes. «

» Puis abandonnant aux scholastiques le syllogisme, dont la marche, supposant les principes déja connus ou véri-