Page:Bacon - Œuvres, tome 1.djvu/140

Cette page a été validée par deux contributeurs.

Ces vœux une fois prononcés, nous tournant vers les hommes, nous avons encore quelques avertissemens salutaires à leur donner, et quelques demandes assez justes à leur faire. Le premier avertissement que nous leur donnerons (et nous les en avons déjà priés) c’est de maintenir leur sens dans le devoir par rapport aux choses divines. Car le sens, en cela semblable au soleil, dévoile la face du globe terrestre, mais c’est en voilant celle du globe céleste. Cependant qu’ils prennent garde, en évitant cet excès, de donner dans l’excès contraire ; et ils y donneront sans contredit, pour peu qu’ils s’imaginent que l’étude de la nature est divisée dans quelques-unes de ses parties en vertu d’une espèce d’interdit. Car ce n’est pas cette science pure et sans tache à la lumière de laquelle Adam imposa aux choses leurs noms tirés de leurs propriétés ; ce n’est pas cette science-là qui a été le principe et l’occasion de sa chûte ; mais le désir ambitieux de cette science impérative qui se fait juge du bien et du