Page:Bacon - Œuvres, tome 1.djvu/139

Cette page a été validée par deux contributeurs.

qui se réduit à si peu de jours et assez malheureux, il daigne dispenser, par nos mains, ses nouveaux bienfaits à la famille humaine. Nous souhaitons de plus que les choses humaines ne nuisent pas aux choses divines, et que le fruit de la peine que nous prenons pour frayer la route des sens, ne soit pas de faire naître une certaine incrédulité, et de répandre une certaine obscurité dans les esprits par rapport aux divins mystères ; mais que plutôt, avec un entendement pur, dégagé d’idées phantastiques, purgé de vanité, et qui n’en soit pas moins soumis ; que, dis-je, totalement asservi aux oracles divins, on donne à la foi ce qui appartient à la foi ; qu’enfin ayant évacué le poison de la science que le serpent a fait couler dans les esprits, et qui les enfle, nous n’ayions point l’ambition d’être plus sages qu’il ne faut, et que, sans passer jamais les limites prescrites, nous cultivions la vérité dans un esprit de charité.