Page:Bacon - Œuvres, tome 1.djvu/12

Cette page a été validée par deux contributeurs.
v
DU TRADUCTEUR.

réussi… Je l’apperçois : je vois même que Socrate, ainsi que Platon, Zénon et ses imitateurs, l’ont saisie dans certains cas ; mais on s’est lassé trop tôt de chercher ce qui devoit diriger toutes les recherches : cette méthode, qu’on a su appliquer à de petites définitions, qui ne sont rien moins que suffisantes pour nous procurer les choses définies, on n’a pas su la généraliser pour l’étendre sur toute la science humaine : on a associé les erreurs avec les vérités, combiné les mauvaises méthodes avec les bonnes : accouplé des relations fabuleuses avec les faits les mieux constatés ; mêlé les causes finales avec les causes physiques ; allié les principes les plus solidement appuyés sur l’expérience, avec des décisions magistrales, sur-tout avec celles de l’impérieux Aristote, le dictateur des scholastiques, qui aspiroit à la monarchie universelle dans le monde philosophique, qui vouloit asservir la physique et la nature humaine à sa logique ; ignorant trop qu’on ne peut commander à la