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débouche dans un pays découvert ; au lieu que l’autre, qui présente, au premier coup d’œil, un terrain dégagé et une pente douce, aboutit à des lieux inaccessibles et à des précipices. Or, comme rien ne lui paroissoit plus incertain que le temps où de telles idées tomberoient dans l’esprit de quelqu’autre ; déterminé principalement par ce motif que jusqu’ici il n’a trouvé personne qui ait appliqué son attention à de telles pensées, il s’est décidé à publier, le plutôt possible, ce qu’en ce genre il lui a été permis d’achever. Et ce n’est point l’ambition qui le fait se hâter ainsi, c’est la seule inquiétude ; c’est afin que, s’il lui survenoit quelqu’un de ces accidens auxquels tout mortel est sujet, il restât du moins quelque indication de l’entreprise qu’il a embrassée dans sa pensée, et qu’il subsistât quelque monument de ses louables intentions, de son zèle pour les vrais intérêts du genre humain. Il a jugé, sans contredit, tout autre objet d’ambition fort au-dessous de celui qu’il