Voici maintenant comment cette aventure est racontée dans le poème malais de Bidasari :
« Un des jeunes mantris revint auprès du roi, s’inclina devant lui et dit : « Salut, ô souverain roi ! Nous avons cherché partout et n’avons pas trouvé d’eau ; mais nous avons vu un kampong, au milieu du désert, magnifique comme celui d’un sultan, avec toutes sortes de « mangis » et de « ramboutan » ; nous n’y avons pas vu un seul mortel. Il est entouré de doubles remparts et de « sasaks », et il ne s’y trouve pas une inscription. Toutes les portes sont fermées, de sorte que nous n’avons pu y entrer. »
« À peine le roi eut-il entendu ces paroles de la bouche du jeune mantri, qu’il se précipita vers cette demeure. Arrivé à la porte, il s’arrêta stupéfait, et dit à ses mantris : « Vraiment, c’est comme vous l’avez dit ; j’ai été ici autrefois, et le bois était alors rempli d’épines et de rotins. Ce n’est pas le kampong d’un noble, et le jardin doit être fait depuis peu de temps… »
« Le roi en fit briser les serrures, et lorsque les portes furent ouvertes, il entra seul.
« Tous les mantris furent affligés et craignirent qu’il ne lui arrivât quelque malheur.
« Le roi vit tout cet intérieur richement orné comme un temple, d’innombrables tapis de soie et de tentures peintes figurant des nuages, des roues rayonnantes et des lampes appendues alternant avec