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INTRODUCTION.

spirituels et temporels, guérit toutes les blessures, et rend même la vie aux morts[1].

La légende du Saint-Graal devint si populaire en Europe, que des poëtes la traduisirent en gallois, en breton, en provençal, en français et en divers idiomes de la Germanie.

VIII

Non-seulement nous voyons les légendes de l’Orient se perpétuer dans les traditions germaniques, mais nous retrouvons encore dans les institutions des peuples du Nord de l’Europe des vestiges de celles de l’Inde. Nous lisons, en effet, dans le texte pâli du Paritta, publié par M. Léon Feer : « Celui qui joue avec les femmes, qui joue avec les liqueurs enivrantes, qui joue aux dés, cet homme-là perd peu à peu tout ce qu’il a acquis ; c’est là une porte de la décroissance. »

Or, Tacite parle aussi de la passion des Germains pour le jeu de dés, et nous avons publié autrefois une ordonnance du quatorzième siècle, par laquelle des échevins flamands défendent à leurs bourgeois de jouer aux dés sous peine d’amende[2]. Encore de nos jours, la Flandre française, la Belgique, la Bre-

  1. Th. de la Villemarqué, Contes bretons, épopées françaises.
  2. Les Flamands de France, p. 57.